Phényléphrine

Code ATCC01CA06, R01AA04, R01AB01, R01BA03, S01FB01, S01GA05
Numéro CAS59-42-7
ID de DrugbankDB00388
Formule bruteC9H13NO2
Masse molaire (g·mol−1)167,205 g·mol−1
État physiquesolide
Point de fusion (°C)171–176 °C
Point d'ébullition (°C)171–176 °C
Valeur PKS8,9; 10,1

Principes de base

La phényléphrine est un agent vasoconstricteur (qui rétrécit les vaisseaux sanguins) et fait partie du groupe des sympathomimétiques directs. Ceux-ci se lient à un ou plusieurs sous-types de récepteurs adrénergiques et sont donc également appelés agonistes des récepteurs adrénergiques. La phényléphrine se lie spécifiquement au récepteur adrénergique α1, qui est activé par les substances de signalisation que sont l'adrénaline et la noradrénaline. Grâce à sa liaison, elle déclenche des effets polyvalents, ce qui fait que cette substance active est utilisée de manière très variée.

Applications et indications

La phényléphrine est utilisée comme principe actif dans des gouttes nasales pour décongestionner les muqueuses ou dans des préparations combinées avec, par exemple, du paracétamol pour soulager les symptômes du rhume (GeloProsed®). On trouve également dans le commerce des comprimés pelliculés combinés à de l'ibuprofène, également pour soulager les symptômes du rhume. Au niveau de l'œil, il est utilisé sous forme de gouttes ophtalmiques, par exemple comme mydriatique pour dilater brièvement les pupilles lors d'examens médicaux ou pour rétrécir les vaisseaux sanguins de la conjonctive. Dans les médicaments à usage interne, c'est le chlorhydrate de phényléphrine qui est utilisé, car il est plus soluble dans l'eau et peut donc être dissous et absorbé plus rapidement après la prise. Il en résulte un début d'action plus rapide. Ainsi, la substance active peut être utilisée dans des solutions d'injection/perfusion et est utilisée dans le domaine de l'anesthésie comme vasopresseur pour augmenter la pression artérielle.

Il est également disponible dans le commerce sous forme de comprimés pelliculés en combinaison avec d'autres substances actives.

Les gouttes ophtalmiques contenant la substance active phényléphrine (par exemple Néosynephrine-POS 5 %) sont appliquées sur l'œil une à deux fois par jour, la tête en arrière, à raison d'une goutte.

Vibrocil spray nasal est pulvérisé dans le nez en cas de rhume aigu pour décongestionner la muqueuse nasale et faciliter ainsi la respiration nasale. La dose autorisée selon la notice d'emballage est de 2 pulvérisations par narine trois à quatre fois par jour chez l'adulte ; chez les enfants de 6 à 12 ans, une seule pulvérisation dans chaque narine est autorisée trois à quatre fois par jour.

Ces préparations et d'autres préparations similaires contenant de la phényléphrine ne doivent être utilisées que pendant une courte période et ne sont pas adaptées à une utilisation à long terme. Elles ne doivent être utilisées qu'en cas de symptômes de courte durée d'une infection grippale dans le cas des préparations contre le rhume, ou dans le cadre d'un examen oculaire/d'une inflammation oculaire.

En général, une utilisation ne doit pas dépasser une semaine sans consultation médicale.

Les solutions injectables telles que Phényléphrine Aguettant sont administrées sous la direction d'un médecin et par un professionnel de la santé. Le médecin détermine la dose en fonction des antécédents médicaux du patient.

Il existe différents dosages de ces solutions injectables ; un dosage normal est de 50 à 100 microgrammes et peut être répété. Une injection en bolus (c'est-à-dire une administration rapide de la substance) ne doit toutefois pas dépasser les 100 microgrammes.

Pharmacologie

Pharmacodynamie/ mécanisme d'action

La phényléphrine a un effet sympathomimétique, c'est-à-dire qu'en se liant au récepteur adrénergique α1, elle déclenche les fonctions du système nerveux sympathique qui visent à augmenter l'activité par des messages nerveux. Ces récepteurs se trouvent en grande partie dans le système nerveux central et sont utilisés aussi bien localement - par exemple sous forme de gouttes nasales - que de manière systémique sous forme de solutions injectables/perfusables et entraînent une vasoconstriction. C'est-à-dire qu'après ingestion, la phényléphrine se lie aux récepteurs adrénergiques α1, ce qui provoque ensuite un rétrécissement des vaisseaux sanguins dans le corps. La musculature vasculaire se contracte, ce qui rétrécit la lumière des vaisseaux et réduit par conséquent le flux sanguin. La muqueuse se dégonfle ainsi et déclenche, selon les cas, des effets souhaités tels que le désencombrement du nez, la réduction de l'écoulement nasal ou l'atténuation du gonflement des yeux.

Pharmacocinétique

Pour les solutions injectables, la phényléphrine agit 20 minutes après l'administration intraveineuse.

La substance active est métabolisée dans le foie par la monoamine oxydase (ce qui entraîne une faible biodisponibilité orale) et est principalement éliminée par les reins.

La demi-vie (le temps au bout duquel la teneur en substance active a déjà diminué de moitié) est d'environ trois heures pour la phényléphrine injectée.

De par sa structure, la phényléphrine est un composé très peu polaire et peut donc être facilement absorbé par le tractus gastro-intestinal.

Interactions

  • Différents groupes d'antidépresseurs (antidépresseurs tricycliques, antidépresseurs noradrénergiques-sérotoninergiques) et la sibutramine provoquent, en combinaison avec la phényléphrine, une hypertension paroxystique (soudainement récurrente) et augmentent le risque d'arythmie.
  • Les glycosides cardiaques et la quinidine augmentent également le risque d'arythmie.
  • Les inhibiteurs sélectifs de la MAO (monoamine oxydase) A et le linézolide augmentent le risque de vasoconstriction (rétrécissement des vaisseaux) et/ou de crise hypertensive.
  • La guanéthidine et les produits similaires utilisés pour traiter l'hypertension peuvent provoquer une augmentation significative de la pression artérielle avec la phényléphrine.
  • Les anesthésiques volatils halogénés tels que l'isoflurane augmentent le risque de crise hypertensive et d'arythmie en périopératoire (c'est-à-dire avant, pendant et après une opération) en présence de phényléphrine.
  • En cas de prise simultanée avec des bêtabloquants, la phényléphrine doit être prise à une dose plus faible, car elle peut, dans de rares cas, entraîner une détresse respiratoire et une augmentation de la pression artérielle passagères.
  • Les bloqueurs de récepteurs alpha annulent l'effet de la phényléphrine.

En cas d'utilisation simultanée de la phényléphrine et d'autres sympathomimétiques, leurs effets peuvent être renforcés ou atténués.

C'est pourquoi il est important de signaler au médecin traitant, avant la prise d'un médicament contenant de la phényléphrine, quels médicaments sont pris en même temps.

Toxicité

Contre-indications & Précautions

Les inhibiteurs de la MAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase) sont des médicaments psychotropes utilisés contre la dépression. Ils ont un effet à long terme et peuvent interagir avec la phényléphrine 15 jours après la dernière prise et déclencher des effets tels que l'hypertension ou l'hyperthermie. Dans ce cas, il s'agit clairement d'une combinaison contre-indiquée et il faut l'éviter.

Les médicaments contenant de la phényléphrine doivent être utilisés avec prudence et après consultation du médecin chez les patients souffrant des maladies suivantes :

  • hypertension (pression sanguine élevée)
  • Troubles du rythme cardiaque tels que bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque), tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) ou arythmie : dans ce cas, une réduction de la dose doit être envisagée ainsi qu'une surveillance des fonctions vitales de l'organe pendant la période de prise.
  • Maladies coronariennes/cardiaques chroniques
  • Anévrisme (évagination locale d'un vaisseau sanguin)
  • Hyperthyroïdie (hyperfonctionnement de la glande thyroïde)

La phényléphrine agit sur le cœur et peut entraîner une réduction du débit cardiaque. Il convient donc d'y faire particulièrement attention chez les patients âgés et chez les patients souffrant d'artériosclérose !

La prudence est également de mise en cas de combinaison avec des médicaments contre les contractions utérines, car l'effet est potentialisé et une hypertension persistante et des accidents vasculaires cérébraux peuvent survenir dans le post-partum (après l'accouchement).

L'utilisation à long terme du médicament dans le nez ou les yeux est interdite.

Effets secondaires

La phényléphrine est souvent utilisée comme solution injectable en soins intensifs chez les patients souffrant d'hypotension et de choc. Des effets secondaires peuvent survenir, notamment :

  • Affections du système immunitaire : hypersensibilité.
  • Affections du système nerveux : maux de tête
  • Troubles psychiatriques : Anxiété, agitation, confusion
  • Maladies cardiaques : Tachycardie, hypertension, arythmie, angine de poitrine.
  • Affections vasculaires : hémorragie cérébrale, crise hypertensive
  • Affections respiratoires/thoraciques : dyspnée (difficulté à respirer, essoufflement), œdème pulmonaire
  • Affections du tractus gastro-intestinal : nausées, vomissements
  • Affections de la peau : transpiration, pâleur
  • Affections des reins et des voies urinaires : rétention urinaire, difficultés à uriner.

La fréquence de survenue de ces effets secondaires n'est pas connue et ils sont surtout liés à différentes maladies sous-jacentes des patients et pas nécessairement à l'utilisation du médicament lui-même.

Lorsque la phényléphrine est utilisée sous forme de collyre ou de gouttes nasales, elle n'est que faiblement absorbée dans le sang et il ne faut donc pas s'attendre à des effets secondaires systémiques graves. Les effets secondaires possibles sont des rougeurs oculaires et des douleurs de type brûlure. Des troubles de l'accommodation tels que la vision floue peuvent également survenir.

En cas d'application dans le nez, une augmentation de la formation de sécrétions et des lésions des muqueuses sont possibles.

Grossesse et allaitement

Il est possible d'injecter de la phényléphrine pendant la grossesse en respectant des conditions strictes, mais il faut éviter de le faire en fin de grossesse ou pendant le travail, car cela peut entraîner une hypoxie fœtale (manque d'oxygène chez l'enfant à naître) ou une bradycardie.

Les médicaments contenant de la phényléphrine doivent être évités pendant l'allaitement, car l'enfant qui allaite est exposé à un risque d'effets cardiovasculaires ou neurologiques. De petites quantités de phényléphrine peuvent passer dans le lait maternel. La biodisponibilité orale est alors faible, mais il ne faut tout de même pas en prendre.

Susann Osmen

Susann Osmen

Mag. pharm. Stefanie Lehenauer

Mag. pharm. Stefanie Lehenauer



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