Pharmacodynamie
Les enképhalines sont des peptides endogènes qui se lient aux récepteurs opioïdes et présentent une affinité particulièrement élevée pour le sous-type δ. L'activation des récepteurs δ inhibe l'enzyme adénylylcyclase, ce qui entraîne une baisse du taux intracellulaire du neurotransmetteur AMPc. Cela réduit l'hypersécrétion diarrhéique dans l'intestin grêle. Les enzymes enképhalinases dégradent normalement rapidement l'enképhaline. Le métabolite actif du médicament, le thiorphan, mais aussi le racécadotril lui-même, inhibent l'enképhalinase dans l'épithélium intestinal et protègent les enképhalines contre la dégradation par ces enzymes. Cela permet de prolonger considérablement l'effet des enképhalines et de réduire les symptômes de la diarrhée.
L'inhibition des enképhalinases commence environ 30 minutes après l'administration, atteint son maximum environ deux heures après l'administration et se poursuit pendant huit heures.
Pharmacocinétique
Le racécadotril est rapidement absorbé après administration orale et atteint sa concentration plasmatique maximale dans les 60 minutes. L'ingestion de nourriture retarde le temps nécessaire pour atteindre ce maximum de 60 à 90 minutes, mais n'a aucune influence sur la biodisponibilité totale. Le racécadotril est rapidement et efficacement transformé dans le foie en son principal métabolite actif, le thiorphan. 90 % de la substance sont liés aux protéines plasmatiques sanguines. La demi-vie d'élimination, mesurée par l'inhibition de l'enképhalinase, est de trois heures. Le thiorphan est ensuite métabolisé en métabolites inactifs. Tant les métabolites actifs que les métabolites inactifs sont éliminés en grande partie par les reins (81,4 %) et, dans une moindre mesure, par les fèces (8 %).
Interactions
La substance active a un très faible potentiel d'interaction avec d'autres substances médicamenteuses. L'association du racécadotril avec un inhibiteur de l'ECA peut théoriquement augmenter le risque d'angio-œdème.